Contrôle, maintien et poursuites : les ingrédients du cocktail pour éradiquer le dumping social

Un reportage diffusé à la Une dans le cadre du programme ‘Investigation’ a démontré une nouvelle fois que le dumping social dans le secteur du transport est un véritable cancer.

Ce reportage au titre révélateur “Chauffeurs de l’est, esclaves de la route?” met le focus sur une des plus grandes entreprises de transport belges, le Groupe Jost. Une histoire qui n’est d’ailleurs pas nouvelle : en effet, son dirigeant Roland Jost avait déjà été arrêté en mai 2017 et détenu pendant un certain temps.

 

Un diagnostic connu depuis longtemps

L’UBT-FGTB avait déjà posé il y a plus de dix ans le diagnostic que le dumping social est un véritable cancer qui gangrène le secteur du transport. En publiant son premier livre noir sur le dumping social en 2010, l’UBT-FGTB avait dévoilé la manière dont des entreprises de transport s’arrangent en Belgique pour organiser le dumping social. A la page 9 de notre deuxième livre noir publié en 2012, où l’UBT-FGTB n’hésitait pas à dénoncer l’identité des responsables, nous écrivions déjà : “ A Panonska Cesta 17 se trouve un immeuble qui fait partie du campus universitaire de Bratislava. Les nombreux jeunes, la cafétéria de l’université, un snack-bar, … sèment le doute dans nos esprits : sommes-nous bien à la bonne adresse? Mais le hall d’entrée dissipe tout doute : la firme Transport Jost, réputée pour ses excès en matière de cabotage, y a apparemment installé une filiale locale sous le nom de Trans-Union. ”

 

Lutte contre le cancer

Une fois le diagnostic établi, il est important de trouver les bons ingrédients du cocktail pour lutter contre le cancer. Le nouveau Paquet Mobilité, entré en vigueur durant l’été de l’an dernier, fournit un ingrédient supplémentaire important susceptible d’améliorer encore l’effectivité du cocktail. Contrôle et maintien de la loi, joints à des poursuites effectives, voilà les ingrédients du cocktail qu’il faut pour combattre ce cancer.

 

Plus de moyens humains et matériels pour les services d’inspection

Mais pour qu’un traitement réussisse, il faut que le cocktail existe en quantités suffisantes. On ne peut pas éradiquer un cancer si on ne donne pas la priorité à ce combat. Le manque de moyens humains et matériels ainsi que l’absence de priorité donnée à ce combat ont permis au cancer de multiplier les métastases. Frank Moreels, président de l’UBT-FGTB : “Dans chaque nouveau livre noir publié, nous n’avons pas seulement établi le diagnostic, nous avons aussi proposé le remède : plus d’inspecteurs sur le terrain pour multiplier les contrôles, faire appliquer la loi et pénaliser les infractions.”

 

Début du traitement

Lors de l’installation d’un nouveau gouvernement, l’UBT-FGTB a chaque fois communiqué à la nouvelle équipe gouvernementale sa revendication d’augmenter le nombre d’inspecteurs et leurs moyens et de faire de la lutte contre le dumping social une priorité. Mais c’est uniquement John Crombez, à l’époque secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude, qui a lancé un premier traitement. Or, pour battre le cancer, un seul traitement ne suffit pas. Il faut poursuivre le traitement tant que le cancer n’a pas été vaincu. Frank Moreels, président de l’UBT-FGTB : “Dès l’entrée en fonction du gouvernement Michel en 2014, le traitement a été arrêté, ce qui a permis la dissémination du cancer. Le reportage diffusé hier à la Une l’a encore démontré clairement.”