L’UBT-FGTB publie un Livre noir sur les coursiers à vélo et organise une conférence européenne

L’UBT-FGTB publie demain 13/12 un nouveau livre noir dans lequel elle dénonce une série d’abus qui touchent les coursiers à vélo en Belgique.

Outre les conditions de travail et de salaire précaires, ces derniers sont confrontés à l’absence de concertation sociale et de représentation dans les différentes entreprises plateformes. En plus du lancement de ce Livre noir, l’UBT-FGTB organise une conférence avec les coursiers à vélo et les syndicats de six pays européens actifs au sein de l’entreprise plateforme JustEat/Takeaway.

Concurrence impitoyable

Dans la livraison de repas, un secteur économique relativement jeune, une concurrence impitoyable sévit pour gagner le cœur du consommateur. La victime de cette concurrence ? Le coursier à vélo qui livre les repas. La livraison des repas à domicile est possible depuis un certain temps, mais la crise du coronavirus a engendré une croissance explosive des plateformes internationale de livraison de repas. Frank Moreels, président de l’UBT : “La victime de cette concurrence impitoyable entre les différentes entreprises plateformes est le coursier à vélo qui en paie le prix plein. Se moquant de toutes les règles du travail, les plateformes cherchent une manière de baisser au maximum le prix et de prendre un minimum de responsabilités.”

Coursiers à vélo : débrouillez-vous !

Le Livre noir dévoile une série d’abus caractéristiques de toutes les entreprises plateformes qui recourent à des coursiers à vélo. Les coursiers à vélo supportent toutes les responsabilités et doivent dès lors se débrouiller. Tom Peeters, adjoint au secrétaire fédéral Transport routier et Logistique de l’UBT-FGTB : “Les entreprises plateformes disent à leurs coursiers à vélo : débrouillez-vous ! Les coursiers à vélo doivent acheter eux-mêmes leur matériel de travail et de sécurité, doivent s’en sortir eux-mêmes en cas d’accident et n’ont rien à dire au sujet du montant qu’ils reçoivent pour une livraison.”

Un mauvais rapport

Le Livre noir analyse les trois principales plateformes de livraison de repas en Belgique : JustEat/Takeaway, Uber Eats et Deliveroo et toutes les trois reçoivent un mauvais rapport. Il y a aussi des différences entre les modes d’opérer des plateformes. JustEat/Takeaway est la seule entreprise plateforme qui n’utilise pas de statuts précaires mais donne un contrat de travail à ses coursiers à vélo. Tom Peeters : “Cela ne signifie pas que tout soit rose. Ces contrats sont des contrats d’intérim temporaires. Cela signifie que l’insécurité et la précarité subsistent pour les coursiers à vélo. Par ailleurs, JustEat/Takeaway refuse de lancer la concertation sociale en Belgique alors qu’elle le fait dans d’autres pays européens.”

Conférence transnationale JustEat/Takeaway

En raison de l’absence de dialogue social en Belgique (contrairement à ce que cette plateforme fait dans d’autres pays), l’UBT-FGTB organise demain 13 décembre 2022 avec le syndicat danois 3F une conférence européenne à Bruxelles. Frank Moreels : “Des coursiers à vélo et des responsables de Pologne, des Pays-Bas, de France, de Belgique, d’Autriche et du Danemark seront présents à cette conférence. JustEat/Takeaway est une entreprise internationale qui est présente dans plusieurs pays. Grâce à la collaboration européenne entre syndicats et coursiers à vélo, nous sommes en mesure de les organiser et de faire en sorte que leur voix soit plus forte et soit effectivement entendue.”

 

Lisez le Livre noir sur les coursiers à vélo ici.